Premiers jours de compétition.

L'Euro 2016 vient de s'ouvrir sur fond de polémiques, de blessures multiples, d'actes de violence dont on ne cessera de rappeler à quel point ils sont le fait d'une minorité qui fait honte au foot. Terrible phénomène dont il faut cependant prendre la juste mesure, ni le nier, ni l'amplifier.
Après deux jours de compétition qui ont vu les rencontres de deux groupes se disputer, petit état des lieux, premiers constats, premiers frissons, premiers enseignements, premières déceptions, premières sensations...

La part de l'autre...

Depuis presque toujours, le football français aime à se morfondre dans la sinistrose, chronicisée par des commentateurs qui rivalisent de bonnes formules pour taper sur le football héxagonal, semaines après semaines. Cela va des purges que nous infligent la Ligue 1 le Dimanche soir, au niveau catastrophique des clubs français sur la scène européenne, jusqu'aux incertitudes qui enrobent notre équipe nationale.
Bref à en croire et à lire nos maîtres à penser, notre football n'a que des défauts et ne donne que rarement l'occasion de briller. Voici plus de 20 ans que l'on entend la même chose, ce qui n'a pas empêché des joueurs de grande qualité de fouler nos pelouses, et nos clubs de réaliser, comme autrefois, quelques exploits en coupe d'Europe (on oublie un peu facilement les finales de C1 et de C3 de 2004, les victoires de prestige de l'OL, du PSG, l'épopée de Guimgamp...)

Zlatan, la légende et les mythes.

La dernière journée du championnat de Ligue 1 a, comme à l'accoutumée, servi son lot de buts, d'émotions, de retournements de situation et d'hommages en tous genres.
Clap de fin pour certains, qui arrêtent leur carrière professionnelle, pour d'autres qui quittent leur club après des années de bons et loyaux services.
Parmi eux, ces préposés au tour d'honneur, et à la salve dégoulinante d'unanimité, Zlatan Ibrahimovic, qui après quatre saisons à claquer but sur but  à nos malheureux gardiens hexagonaux, jouait son dernier match sous le maillot du Paris St Germain, et au parc des Princes a fortiori. Quel plus beau théâtre pour des adieux que le Parc qui en a vu défiler des artistes et des géants du ballon rond ? Le Parc, ce stade qui en impose à tous, avait notamment vu les larmes pleines d'humilité de David Beckham pour des adieux émouvants, le dernier monstre sacré à qui l'on avait rendu hommage.

Dupraz, juste un homme...

Ils sont encore quelques uns dans le milieu aseptisé du foot, tout vérolé par de fades communicants qui tous usent des mêmes codes bien pensants et bien disants, à faire entendre leur verve fleurie : Nicollin, qui dans l'euphorie d'un soir de titre n'hésite pas à parler de branlette espagnole, Antonetti et son parler corse franc et direct... Mais aujourd'hui, au temps du foot conservateur et hypocrite, celui-là même qui dit qu'il faut bien parler aux journalistes, afficher le sourire ultra-brite en toutes circonstances, même les plus sordides, tout en acceptant sciemment les affaires les plus glauques, ces personnages, tout droit venus d'un autre temps, celui de la liberté d'expression, et de la juste démesure des mots, semblent être des extraterrestres.