dimanche 12 juin 2016

Premiers jours de compétition.

L'Euro 2016 vient de s'ouvrir sur fond de polémiques, de blessures multiples, d'actes de violence dont on ne cessera de rappeler à quel point ils sont le fait d'une minorité qui fait honte au foot. Terrible phénomène dont il faut cependant prendre la juste mesure, ni le nier, ni l'amplifier.
Après deux jours de compétition qui ont vu les rencontres de deux groupes se disputer, petit état des lieux, premiers constats, premiers frissons, premiers enseignements, premières déceptions, premières sensations...

Du stress et un Payet...

Les bleus avaient le redoutable honneur d'ouvrir la compétition face à la Roumanie, devant les 80.000 spectateurs du Stade de France, ces bleus que l'on disait favoris de l'épreuve face à des roumains, présentés en proie facile... Redoutable honneur que celui de lancer le ton d'une compétition dont il semble évident que les joueurs de Deschamps n'ont pas pris la mesure de l'événement, tant ils parurent tendus, collectivement imprécis, et pas au niveau en terme d'engagement face à des roumains sans génie, mais combatifs, et qui ont bien faillis jouer un vilain tour aux français.
Mais, on le sait Deschamps est béni des dieux depuis le début de sa carrière, et il faudra un improbable coup de génie de Dimitri Payet, auteur d'un chef d’œuvre dans les dernières minutes de jeu pour mettre à terre des roumains qui auraient très bien pu réaliser le hold-up parfait avec un peu plus de réussite et sans un Lloris des grands soirs.
Au rayon des certitudes : Kanté et Payet qui marchent sur l'eau, Giroud, capable de marquer des buts importants, mais aussi Rami et Evra, clairement pas au niveau international, et qui ont pour eux la chance d'évoluer en club dans des collectifs très forts, faisant oublier leurs évidentes limites... Il en faudra plus, beaucoup plus, en matière d'état d'esprit et de solidarité collective pour espérer aller au bout, car quelques individualités au dessus de la moyenne ne suffiront pas à faire oublier un ensemble décevant, et il n'y aura pas toujours des gestes extraterrestres pour sauver les apparences...

Cana voit rouge...

Suisse-Albanie, c'était le duel fratricide entres les Xhaka, deux frères jouant pour deux sélections différentes, et qui se rencontraient dans un stade Bollaert-Delelis tout de rouge vêtu. Rouge c'est la couleur du carton reçu par un Lorik Cana, coutumier du fait, et qui laissa ses coéquipiers à 10 contre 11 face à une Nati qui avait ouvert le score sur sa première et seule réelle occasion du match, dès la troisième minute de jeu.
Pour le reste un spectacle techniquement assez pauvre, mais assez engagé, au contraire de celui des tribunes, chantantes et enthousiasmantes. 
Pour autant, il faut souligner l'exemplaire débauche d'énergie des albanais de De Biasi, qui au courage, obtinrent plusieurs occasions nettes de revenir au score, mais qui péchèrent par manque de réalisme, et par la faute d'un portier suisse, Sommer, auteur de plusieurs parades décisives. Pour sûr, l'expulsion de Cana, trop généreux dans l'engagement, voulant montrer l'exemple aura peser fort dans la balance d'une rencontre au total assez équilibrée, et risque de peser lourd dans la compétition, puisque ce dernier sera absent face aux bleus la semaine prochaine pour la rencontre qui pourra sceller la qualification des français, et l'élimination des albanais...

Bale, prince de Galles...

Qu'il était beau cet hymne, ce superbe "Land of my Father", entonné à l'unisson par ces formidables supporters gallois, de retour dans une compétition internationale après 58 ans de disette et de non qualifications. Ces champs puissants et généreux qui rappellent ce que le football peut avoir de pacifique et d'exemplaire en matière de soutien, prirent une toute autre dimension quand Gareth Bale ouvrit le score face à des slovaques apathiques et peut-être un peu trop sûrs de leurs forces, et qui prirent sans doute un peu à la légère ces gallois, courageux, sympathiques, et non dénués de qualité de football.
La suite, un modèle de courage et d'intensité, quand dans un sens, il s'agit de revenir au score, et dans l'autre sens, de résister. Et quand Duda égalise assez logiquement, c'est au cœur que les joueurs de Coleman s'accrochent vaillamment à un résultat inespéré, juste avant que sur un improbable contre, Robson-Kanu ne plonge le Matmut Stadium dans la liesse en ajustant le gardien slovaque d'un petit tir tout mou mais suffisant au bonheur des gallois qui ne manquèrent pas leur merveilleux come-back...L'aventure continue.

Tout sauf un happy-end...

Beaucoup avaient fait de l'Angleterre un favori de cette compétition, avec une génération de joueurs présentée comme exceptionnelle, et les amateurs de foot se pourléchaient d'avance les babines dans l'espoir de voir les Rooney, Vardy, Dier, Sterling mettrent à mal la machine russe.
C'était vite oublier deux choses : la première, que les anglais, traditionnellement, ne gagnent jamais leur premier match à l'euro, et que ce n'est pas parce que l'on prétend disposer du meilleur championnat du monde (le plus cher en l’occurrence) que l'on dispose pour autant de la meilleure équipe nationale au monde...
Et s'il est vrai que les anglais ont mis beaucoup d'intensité dans la rencontre, de pression sur leur adversaire, ils ne se sont pas pour autant montré très rassurants au plan défensif. L'ouverture du score, somme toute logique aurait du libérer cette formation anglaise, mais l'égalisation russe obtenue au terme du temps additionnel témoigne bien d'une certaine fébrilité dans les moments clefs d'un match, quand les joueurs de l'Est européen jouaient eux crânement leur chance. Match nul sur le terrain, et nul sur toute la ligne hors des travées avec des actes de violence indignes qui rappellent les pires heures du hooliganisme et qui portent un coup dur à l'image du sport, alors que jusque là, la fête avait été belle. Gageons que les autorités parviennent à juguler ce qui demeure minoritaire mais qui fait tant de mal, ou alors espérons pour le bien de tous, l'élimination conjointe du tandem russo-anglais pour avoir la paix...

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